Suppression du remboursement des stents : enjeux, impacts et mobilisation collective
Face à la possible suppression du remboursement des stents, plusieurs praticiens du CNCH ont récemment alerté sur les conséquences majeures de cette mesure. Pour rappel, les stents sont des dispositifs médicaux implantés dans les artères et sont facturés en sus du tarif du GHS. La réforme envisagée prévoit d’intégrer le coût des stents directement dans le tarif des GHS, ce qui entraînerait la suppression de leur remboursement spécifique.
Cette évolution ne sera pas sans conséquence. La réduction indirecte de la rétribution des actes d’angioplastie coronaire avec pose de stent, par l’intégration du coût d’un dispositif onéreux dans cette tarification, peut entraîner plusieurs conséquences.
Cela pourrait diminuer l’utilisation des stents lors des angioplasties coronaires, alors même que leur bénéfice clinique, notamment en termes d’espérance de vie, est établi.
Inversement, dans les situations où la pose de plusieurs stents est nécessaire au cours d’une même procédure, ce mode de rémunération pourrait encourager la multiplication des interventions distinctes avec implantation d’un stent à chaque fois, exposant ainsi les patients aux risques associés à la répétition des procédures.
Par ailleurs, certains établissements pourraient être incités à restreindre l’utilisation de stents innovants et coûteux, au détriment de l’efficacité clinique et du pronostic pour les patients.
Enfin, le maintien d’une facturation séparée du stent par rapport au GHS garantit que tous les patients, quel que soit leur centre hospitalier, puissent avoir la meilleure endoprothèse disponible. Modifier la pratique pourrait conduire à des disparités territoriales et sociales.
Au-delà d’une potentielle dégradation de la qualité de l’offre de soins, cette mesure risque également d’aggraver la situation financière des établissements prenant en charge les cas les plus lourds et de créer des inégalités d’accès aux traitements innovants, tout en posant un risque pour la sécurité des soins.
Les maladies cardiovasculaires constituent actuellement la deuxième cause de mortalité en France. Dès lors, il ne serait ni pertinent ni prudent de diminuer les ressources attribuées à une approche thérapeutique ayant significativement amélioré le pronostic vital de nombreux patients.
Le CNCH, pleinement conscient de ces enjeux, a transmis ces préoccupations à l’ensemble des instances de la spécialité réunies au sein du Conseil National Professionnel de Cardiovasculaire (CNPCV).
Le CNCH suit ce dossier avec la plus grande attention, en lien étroit avec les autres instances spécialisées, et s’engage à informer régulièrement nos adhérents. Notre priorité demeure la défense d’une médecine de qualité, accessible et innovante pour tous.